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19-10-2015 - Hydraulique villageoise & mégalopoles

Le modèle « Hydraulique villageoise » est-il

applicable aux mégalopoles ?

Seconde mise à jour en 2015 : rien ne change !

 

 

par James Chéron et Francis Guillemin ([1]) 

Copyright James Chéron (photo agrandissable)
Copyright James Chéron
 
 

([1]) Les auteurs étaient en 1986, respectivement Directeur Général de l’Agence de l’Eau de la Fédération Mondiale des Villes Jumelées et d’un Centre collaborateur de l’O.M.S. ; & ancien médecin au Burkina Faso, chercheur à la Faculté de Nancy.

  

Une expérience menée sur le terrain par l’un des auteurs, Médecin durant deux ans au Burkina Faso, et l’intérêt porté par un Hydrogéologue pour les problèmes de l’eau dans la ville les ont fait se rapprocher pour examiner l’importance croissante des interactions eau/santé dans la compréhension de l’hydraulique villageoise et du devenir des zones à urbanisation spontanée périurbaines. 

 

 Préambule 2

 Nous sommes en 2015, rien ne change et ce sujet est toujours évoqué !
Il est d'usage de parler de réchauffement climatique : disparition des ressources en eau.

 

 

Préambule 1

 Avec le recul, 15 ans après, le texte rédigé en 1986 pour le Colloque : L’eau des hommes en l’an 2000([1]) reste malheureusement toujours d’actualité. L’état sanitaire des populations ne s’améliore pas : la sécheresse dans certaines zones; les guerres pour d’autres; l’apparition du SIDA, font que les enfants sont toujours soumis à de graves maladies mortelles. Malgré ce constat il a semblé nécessaire à l’un des auteurs (les propositions avancées n’engagent que James Chéron) d’actualiser le texte précédent : les grandes lignes et les constats alors énoncés restent d’actualité.

 

Pour ces raisons, il est proposé de relier les termes : hydraulique, village, grandes villes et mégalopoles, enfants et femmes : mères ; gestionnaires ; actrices de la vie civile et participantes aux activités du village ou du quartier urbain à son économie.

 

Une expérience menée sur le terrain par l’un des auteurs, médecin durant deux ans au Burkina Faso, et l’intérêt porté par un hydrogéologue pour les problèmes de l’eau dans la ville les ont faits se rapprocher pour examiner l’importance croissante des interactions eau/santé dans la compréhension de l’hydraulique villageoise et du devenir des zones à urbanisation spontanée périurbaines.



([1]) Le Caire 16 au 22 novembre 1986 ‘‘Colloque international du Mouvement Universel de la Responsabilité Scientifique »

 

 

Page 2/7

 

L’observation d’une génération d’agriculteurs devenant subitement citadins permettait de mieux comprendre le rôle :

- de la femme ;

- de la structure sociale ;

- de la densité humaine ;

- des traditions ;

- des religions ;

- de l’eau : ressources disponibles, qualité sanitaire, accès, dans le fonctionnement d’un modèle de vie dans un monde ancestral et rural.

 

Lorsque l’on essaie d’appliquer ce modèle au devenir des capitales actuelles, l’absence d’indicateurs permettant de le reproduire apparaît à tous. Parmi les très nombreux facteurs qui nous échappent, nous pouvons citer : l’évolution démographique, les données prédictives des comportements humains vis-à-vis de l’eau, le développement économique.

 

La nécessité de pouvoir mieux les cerner pour définir l’évolution des grandes agglomérations actuelles qui sont et seront les futures mégalopoles de l’horizon 2020 justifie :

- d’analyser le modèle villageois : eau/santé;

- d’évaluer le poids comparatif des techniques, certaines étant trop lourdes et ou trop sophistiquées ;

- de remettre en cause les approches planificatrices ;

- d’étudier ses modalités éventuelles d’applications aux structures urbaines.

 

II reste à démontrer que ce modèle est transportable du village (évalué à 1 000 villageois/km2) vers le quartier péri urbain (75 000 habitants/km2, y compris les voiries et équipements).

 

Pourrait-on ensuite l’étendre aux mégalopoles pour lesquelles on n’ose pas énoncer de ratios population/surface ?

 

L’observation de l’existant montre en particuliers dans les pays en cours de développement et à forte démographie, voire dans les pays développés <1> <2>([1]), que même dans le cas où les ressources en eau existent en quantité suffisante, la couverture des besoins ne suit pas la progression du développement urbain <3>.

 

En outre, la seule compréhension des phénomènes hydrauliques en milieu rural, est insuffisante pour assurer un approvisionnement satisfaisant en eau (usages alimentaires, sanitaires, domestiques et agricoles) des populations villageoises.

 

La couverture, même au seuil le plus bas, de tous ces besoins ne peut et ne doit se concevoir qu’à l’occasion d’un «développement intégré». Nous l’énoncerons de la façon suivante :

« envisager, pour et avec les villageoises et les villageois ([2]) à partir du savoir des ancêtres, une approche simple qui tenant compte du contexte local actuel, soit destinée aux enfants qui seront les hommes de 2020 et à leurs enfants, ... »

___________________________

([1]) Bibliographie citée in fine 

([2] ) L’ordre des mots est voulu

 

Copyright James Chéron (photo agrandissable)Copyright James Chéron

 

L’émergence du concept de l’hydraulique villageoise contribue à répondre aux besoins en eau de la population dans les limites d’un minimum vital que l’O.M.S (Organisation Mondiale de la Santé) fixe à 7 litres/jour/habitant. La présence de ces ouvrages modifie les conditions d’approvisionnement en eau et leur utilisation a un effet sur l’état sanitaire des consommateurs.

 

 

Le constat des ressemblances qui existent entre les pratiques villageoises et celles des habitants des quartiers périphériques présentant : une émergence spontanée, imprévisible et non planifiable, a conduit les auteurs, un hydrogéologue et un médecin, à dialoguer puis à se rassembler. Il a été décidé de mener des réflexions enrichies par : leur différence d’âge (écart de 30 ans), de formations (médecin et naturaliste) et de différents vécus « sur le terrain » : 15 pays en Afrique, Asie & États-Unis.

 

Le médecin a pu, lors d’une coopération de 2 années, vivre une expérience au Burkina Faso portant sur l’impact sanitaire de l’utilisation des eaux souterraines pour l’alimentation en milieu rural.

 

Il était accompagné d’une jeune femme, microbiologiste, qui, outre ses fonctions de technicienne, a pu mieux dialoguer avec la femme africaine lors de ses activités journalières : travaux domestiques, corvées d’eau et de bois, tâches agricoles et éducation des enfants.

 

L’hydrogéologue s’est penché sur les problèmes de l’eau dans la ville et a pu examiner la notion de services urbains tant en France que dans plusieurs pays africains et de l’Asie du sud est <4> & <5>.

 

Le modèle « Hydraulique villageoise »

 

Depuis le début de la Décennie Internationale de l’Eau, l’essor de « l’hydraulique villageoise » se concrétise par le développement de forages et l’installation de pompes manuelles.

 

Émergence du concept de « l’hydraulique villageoise »

 

Cette notion contribue à répondre aux besoins en eau de la population dans les limites d’un minimum vital que l’Organisation Mondiale de la Santé fixe à 7 litres/jour/habitant. La présence de ces ouvrages modifie les conditions d’approvisionnement en eau et leur utilisation a un effet sur l’état sanitaire des consommateurs qu’il convenait d’évaluer.

 

 

 

Ce travail a été réalisé au Burkina Faso qui s’étend d’une zone de climat sahélien où les puits traditionnels tarissent de façon saisonnière à une zone de climat guinéen, où les eaux de surface, pérennes mais insalubres sont une solution alternative aux points d’eau modernes supposés produire des eaux potables.

 

Une étude de la qualité micro biologique de 1000 points d’eau <6>, <7> a permis de montrer que ce type d’ouvrage n’est pas à l’abri des pollutions fécales ; cependant ils sont bien meilleurs garants de la potabilité de l’eau qu’ils assurent que celle pouvant être attendue des puits traditionnels.

 

On peut en espérer une forte diminution de l’incidence des maladies à transmission hydrique qui sont responsables d’une importante mortalité infantile et d’une forte morbidité. 7 à 8 % des forages sont pollués à des taux faibles (en moyenne 5 Coliformes Fécaux pour 100 millilitres); alors que 70 % des puits traditionnels ont des eaux qui sont impropres à la consommation, avec des taux supérieurs à 300 Coliformes Fécaux pour 100 millilitres.

 

Ce travail sur le terrain a été rendu possible grâce à une procédure basée sur la mobilité des personnes: déplacements en véhicule et en moto. Cela a permis, en ramenant les échantillons rapidement à la base opérationnelle voisine, régulièrement déplacée, de réaliser des analyses <8> en respectant les normes de l’Organisation Mondiale de la Santé <9> .

 

Analyse du modèle

 

L’analyse des échecs de « l’hydraulique villageoise » ensemble des actions destinées à assurer l’approvisionnement en eau et l’évacuation des eaux sales dans la communauté rurale, permet de mieux cerner les composantes de ce modèle qui est encore perfectible.

On met ainsi en évidence l’importance de l’éducation sanitaire qui fait apparaître la relation entre l’eau et la maladie et introduit la notion de périmètre de protection sanitaire.

 

Pour condition de son succès, elle doit précéder l’aménagement du point d’eau en suscitant la demande d’eau potable. Cela favorise la constitution d’un comité de point d’eau qui assure la gestion économique et l’entretien de l’installation.

 

 

Copyright James Chéron (photo agrandissable)
Copyright James Chéron (photo agrandissable)

On met ainsi en évidence l’importance de l’éducation sanitaire qui fait apparaître la relation entre l’eau et la maladie et introduit la notion de périmètre de protection sanitaire.

 

 

 

 

Celui-ci doit pouvoir s’appuyer sur un réseau de compétences en maintenance qui soit bien approvisionné et puisse accéder facilement: l’intervention et la formation d’artisans locaux est une solution parmi d’autres (apport de technologies par des pays développés, distribution de l’eau selon des modes européens par exemple, etc.).

La possibilité de faire appel à des artisans locaux a l’avantage de présenter un mode de fonctionnement intégré et accepté par les populations locales : cela permet également de s’appuyer sur les coutumes et pratiques locales portant sur les utilisations et le respect de l’eau participant à la vie du village.

 

 

 

Copyright James Chéron (photo agrandissable)
Copyright James Chéron 

La structure sociale se voit alors très modifiée : délinquance, pauvreté accompagnent l’état sanitaire des populations

 

La prise en charge du point d’eau par ses utilisateurs a d’autant plus de chances de réussir qu’elle s’appuie sur les structures traditionnelles en place, respectant coutumes et religions.

Elle améliore la condition de la femme et de l’enfant qui disposent ainsi de temps et d’énergie utilisable pour d’autres options.

 Cette structure introduit dans la communauté rurale une nouvelle dynamique de développement <10> . L’amélioration de l’état sanitaire, la possibilité de disposer d’eau pour satisfaire aux besoins vitaux et d’autres usages (agricoles par exemple), sont autant de facteurs participants à l’amélioration

de la situation économique du village

 

Le développement prévisible des villes en mégalopoles

 

Les indicateurs villageois n’existent plus !

 

À partir du moment où il est constaté de plus en plus de mouvements de population du village vers les grandes villes, il faut tenir compte de la transformation des schémas culturels qui les accompagnent.

 

Cette observation doit commencer par porter sur le « village » et ses habitants (le terme « village » désigne une population de l’ordre de 1000 habitants au km2), un espace initialement dévolu à chacune des fonctions dans le village diminue de façon notable en milieu urbain. Existe-t-il encore et si oui dans quelles conditions et pour quelles fonctions ?

 

Un même périmètre, défi ni arbitrairement (cela équivaut à la terminologie de la concession) couvre plusieurs fonctions: une superficie de 600 ml peut correspondre : au bâti; à une zone de captage d’eau; puis de rejets des matières polluées (effluents, excréta), et au loge ment d’une ou plusieurs familles regroupant souvent plus de 100 personnes de tous âges ([1]) . Cette valeur peut sembler surprenante ! elle ne fait que traduire une réalité trop souvent rencontrée.

 

La structure sociale s’y voit alors très modifiée : délinquance, pauvreté accompagnent l’état sanitaire des populations.

 

Les pouvoirs traditionnels (sages, chef coutumier, femmes) ne jouent plus leurs rôles. N’est-ce pas là une explication des difficultés rencontrées, par exemple, en matière d’éducation sanitaire ?

L’eau, initialement gratuite au village, devient un bien soumis à une monétarisation devant laquelle tous les consommateurs ne sont pas égaux au regard des volumes consommés et du prix payé.



([1]) L’accentuation de ce phénomène est observée dans toutes les banlieues des capitales africaines ; elle peut se justif er par l’évolution du coût du foncier et les habitas spontanés.

 

 

 

Le petit consommateur, pauvre par essence, doit consacrer tous les jours une part importante de ses

gains obtenus sous des formes multiples et souvent aléatoires, pour se procurer le volume minimum d’eau nécessaire à la vie familiale : toilette, cuisson des aliments, lavage du linge et souvent boisson (biberons ou bouillies des enfants compris).

 

Le consommateur mieux « nanti » obtient le même service par des paiements différés dans le temps : la facturation est toujours éloignée et quand elle est payée elle a un poids relatif nettement moins élevé sur le budget familial. Le prix de l’eau au m3 représente une part plus réduite par rapport au budget souvent aléatoire des plus démunis.



 

Y a-t-il des indicateurs transposables à la ville ? <11>, <12> 

Certains indicateurs actuellement utilisés pour essayer de planifier le développement futur des villes, voire des mégalopoles, existent :

- les données prédictives des comportements humains vis-à-vis de l’eau <13> ;

- l’évolution démographique ;

- le développement économique.

 

Nous ne porterons pas de jugement sur la qualité de ces indicateurs et leurs possibles utilisations au niveau national ou des grandes villes.

 

Par contre, il nous semble qu’ils sont totalement inadaptés lorsque l’on essaie timidement de prévoir : l’apparition des quartiers péri-urbains; les modalités de leurs implantations spontanées; leur structuration informelle ; leur fonctionnement interne, leurs liens avec la ville et les liens entre quartiers voisins.

 

En effet, l’évolution démographique peut être planifiée à l’échelle d’un pays (croissance) ; beaucoup plus difficilement dans sa répartition territoriale. C’est tout le problème rencontré dans les villages, petites villes, villes et mégalopoles.

 

 

Pour les raisons évoquées ci-dessus, les données prédictives du (des) comportement(s) humain(s) vis-à-vis de l’eau sont inexistantes : il n’y a plus le respect du puits, les usages quotidiens liés aux pratiques en zones rurales sont transformés en usages citadins différents (la douche peut être prise en ville chez l’employeur).

 

L’arrivée de nouvelles technologies (distributions sous des formes variées, branchements collectifs et particuliers, bornes-fontaines), la monétarisation déjà évoquée provoquent des changements de mentalité.

 

Il est également très difficile de mesurer l’influence de nombreux autres facteurs du développement comme les niveaux actuels et futurs d’alphabétisation des enfants qui interviendront dans leur compréhension de l’eau et de ses usages et leur réceptivité à l’éducation sanitaire.

 

La répartition des tranches d’âge doit être prise en compte : les enfants interviendront en 2020 mais les personnes âgées agissent aujourd’hui sur les comportements actuels par transmission de la tradition.

 

La multiplicité des programmes de développement et leurs origines variées et parfois, voire souvent, non coordonnées, ne facilite pas ces réflexions.

 

Il est donc à craindre que l’organisation et la gestion des zones d’expansion urbaine ne continuent d’échapper aux planificateurs et décideurs qui ne disposent que d’un schéma directeur devenant caducs au fur et à mesure de sa création. La recherche de solutions nouvelles est donc indispensable <14>, <15> & <16>.

 

 

Peut-on appliquer le modèle «Hydraulique villageoise» ?

 

Il est nécessaire de pouvoir mieux cerner les indicateurs pouvant être considérés comme représentatifs de l’évolution future des grandes agglomérations qui sont et seront les futures mégalopoles de l’horizon 2020.

Par sa simplicité, le modèle villageois initial         «eau/santé», nous semble pouvoir être transposable : il présente l’avantage d’une grande souplesse d’utilisation et de mise en oeuvre par rapport à des techniques lourdes et souvent trop sophistiquées<17>. L’échelle humaine à laquelle il s’adapte s’oppose aux approches trop planificatrices.

 

La modeste expérience de l’un des auteurs, qui correspond à une approche récente, montre que l’écoute et l’observation sur place des besoins et des problèmes ressentis par les villageois permet de lister les indicateurs, de les hiérarchiser, et ainsi de définir les méthodologies qui ont servi à mieux appréhender les problèmes « eau/ santé ».

 

À la lumière de cette démarche, il est apparu qu’il fallait envisager le développement global du village en y intégrant toutes les données: l’approvisionnement en eau, son transport et son stockage ; l’agriculture locale ; les soins de santé primaire, la pharmacie villageoise; etc.

 

Or, la constitution des zones à urbanisation spontanée<18> , même si elle est difficilement prévisible, est le fait d’un transfert de populations rurales vers la périphérie des grandes villes.

 

L’acquis que l’on peut associer aux pratiques du village et de l’en semble de sa population doit être conservé par la population lors de son déplacement, il ne doit pas être dévalorisé ou même oublié une fois arrivé en ville.

 

Sa conservation et sa réutilisation, sous réserve d’adaptation, permettront sans doute de structurer la

nouvelle zone d’urbanisation selon des mailles élémentaires qui peuvent être juxtaposées pour aboutir à la mégalopole.

 

 

Copyright James Chéron (photo agrandissable)
Copyright James Chéron 

L’acquis que l’on peut associer aux pratiques du village et de l’ensemble de sa population doit être conservé par la population lors de son déplacement, il ne doit pas être dévalorisé ou même oublié une fois arrivé en ville.

 

 

 

Conclusion

 

 

« L’hydraulique villageoise » peut rendre le village plus attractif et donc différer l’exode rural. En l’état

actuel de l’expansion urbaine des grandes villes, dont on peut prévoir qu’elles deviendront les mégalopoles de l’horizon 2020, les efforts de structuration des nouvelles zones péri urbaines restent une course perdue d’avance pour rattraper leur constitution imprévisible et anarchique.

 

Copyright James Chéron (photo agrandissable)
Copyright James Chéron

L’horizon 2020 sera vite atteint ! Lors de la première rédaction de ce document en 1986, les prévisions concernaient l’horizon 2000 ! La définition d’objectifs n’est-elle pas le meilleur moyen de se donner bonne conscience ?

 

 

 

Le développement durable, terme très utilisé, semble être une solution proposée par les pays riches pour résoudre les problèmes des pays pauvres. En l’état actuel les objectifs et la notion de développe ment durable, définis par le rapport Brundtland comme étant « de répondre aux besoins du présent sans compromettre les capacités des générations futures de répondre à leurs propres besoins », sont actuellement remplacés par l’idée proposée par l’économiste Robert Solow : le développement durable insiste sur l’obligation de laisser à la génération suivante « tout ce qu’il faut pour atteindre un niveau de vie aussi bon que le nôtre et que celle-ci veille à la même chose pour la génération qui la suit ».

 

Le corollaire de cette explosion urbanistique est la dégradation des conditions de vie et la dégradation de l’état sanitaire des populations. Ce sera bientôt le fait de la majorité des grandes villes. Face à cette évolution connue depuis toujours : que faire ?

 

 

Seule une structure mise en place à petite échelle, implantable rapidement, intégrant le rôle de la femme, suivant au plus près l’apparition du « quartier péri urbain », est susceptible d’assurer un approvisionnement satisfaisant en eau à un niveau de qualité le plus proche de la potabilité classique définie par l’O.M.S.

C’est dans ce cadre que nous préconiserons la transposition du modèle « Hydraulique Villageoise » qui optimise l’utilisation des acquis traditionnels par intégration à la situation nouvelle des citadins.

Des expériences qui s’en rapprochent, comme les branchements sociaux (bornes fontaines au Burkina Faso <19>, <20> ) semblent d’ailleurs rencontrer un certain succès.

Des perfectionnements sont sans doute à apporter car le problème de l’assainissement ne semble pas

totalement résolu. Il ne s’agit pas de recréer le village dans la ville, démarche qui serait illusoire, mais de s’inspirer largement de ce modèle qui sera modifié en fonction des différences de structures énoncées plus haut.

Cette adaptation paraît indispensable pour répondre aux exigences d’une grande ville d’une densité de 75 000 habitants/km2 et, a fortiori, à celles des futures mégalopoles pour lesquelles nous ne poserons pas de ratio population/superficie <21>, <22>.

 

Références bibliographiques

 

<1> N... ‘‘la décennie de l’eau à mi parcours‘‘ , 1985.

<2> Duriez-Leroy ‘‘Cameroun : faire face à la croissance urbaine‘‘,1985.

<3> Nana ‘‘Sénégal : Dakar s’appêrte à gérer la pénurie’’ , 1985.

<4> Chéron et Ripoche ‘‘Techniques appropriées d’épuration leur place dans la ville’’, 1982.

<5> Helary ‘‘Réflexions sur le thème de la recherche sur le cycle de l’eau et l’aménagement des villes dans les pays en voie de développement’’, 1982.

<6> Guillemin ‘‘Hydraulique villageoise et santé en milieu rural sahélien’’, 1985.

<7> Monjour, Henry et Guillemin ‘‘Hydraulique villageoise en Afrique soudano sahélienne : problèmes d’actualité et d’avenir’’, 1986.

<8> Monjour, Henry et Guillemin ‘‘Comparative study of fi eld tests for the detection of polluted drinking water in Sahel regions’’, 1985.

<9> O.M.S. ‘‘Guidelines for drinkink water quality’’, 1985.

<10> Eisenberg ‘‘Honduras la sensibilisation aux problèmes de santé mentale transforme une communauté’’, 1980.

<11> Didjob Divungi Dindinge ‘‘l’eau composante essentielle de notre politique d’aménagement’’, 1985.

<12> Arsac et Navarro ‘‘recherche exploratoire sur les V.R.D. économiques dans les opérations d’habitat économique dans les pays en voie de développement’’, 1981.

<13> N... ‘‘les possibilités de techniques alternatives pour l’assainissement des villes du tiers-monde’’, 1981.

<14> Isely ‘‘Possibilités et problèmes présentés par l’utilisation de mesures de l’état de la santé pour évaluer des projets d’assainissement,d’approvisionnement en eau’’, 1986.

<15> Isely ‘‘Une approche systématique à la participation des collectivités’’, 1986.

<16> Croisier et Capozio ‘‘Adaptation de la distribution de l’eau potable en milieu urbain’’, 1984.

<17> Eyrolles « Une priorité pour le développement : la maintenance », 1985.

<18> N... ‘‘Présentation de la recherche sur l’articulation du cycle de l’eau’’, 1985.

<19> Vanderveken ‘‘Bornes fontaines ou branchements sociaux ?’’, 1985.

<20> SIBY ‘‘Mali : lutte contre la sécheresse’’, 1985.

<21> Casalonga ‘‘Les échanges Sud-Sud et les transferts Nord-Sud’’, 1985.

 

Ce document a été publié par les Editions Johanet dans la Revue E.I.N International.

Internet : www.editions-johanet.com

 


19/10/2015
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